N’OUBLIONS PAS QU’IL S’AGIT UNE MALADIE QUI NE SE GUERIT PAS MAIS QUI SE SOIGNE
On estime aujourd’hui que 2 millions de Français sont atteints de psoriasis.30 % des patients déclarent leur maladie avant 20 ans : ce sont souvent les formes les plus graves.Enfin, 20 % des patients ont une atteinte articulaire, parfois très grave, destructrice et invalidante.Le psoriasis est une maladie qui se développe sur un terrain génétiquement prédisposé, mais différents facteurs environnementaux peuvent également la révéler (agents infectieux, stress, prisede médicaments…).
Une maladie chronique
Le psoriasis n’est pas une simple maladie de peau. Il s’agit d’une maladie auto-immune multifactorielle, une pathologie inflammatoire chronique qui évolue par poussées. Celles-ci sont responsables d’une prolifération accélérée des kératinocytes, des cellules constituant 90 % de lacouche superficielle de la peau.
Les signes cliniques et les différents types de psoriasis. Le psoriasis est une pathologie complexe qui peut prendre plusieurs formes d’un patient à l’autre, voire évoluer chez un même patient tout au long de sa vie.Dans 80%3 des cas, le psoriasis prend la forme de plaques rouges, bien limitées, épaisses, recouvertes de squames blanchâtres, qui se situent préférentiellement sur le cuir chevelu, les coudes, les genoux et la région lombaire mais les plaques peuvent aussi se localiser surd’autres parties du corps.
D’autres formes existent :
– Le psoriasis en goutte représente moins de 10% des cas et apparaît souvent chez les enfants et les adolescents, à la suite d’une angine. Il survient soudainement, sous la forme d’une multitude de petites plaques de quelques millimètres de diamètre, principalement sur le buste. Ce type de psoriasis peut parfois évoluer vers un psoriasis en plaques.
–Le psoriasis pustuleux se caractérise par l’apparition de minuscules pustules sur des plaques rouges. Ces pustules sont liées à l’intensité de l’inflammation.
– Le psoriasis Erythrodermique peut toucher l’intégralité de la surface de la peau sous formede pustules disséminées sur des zones rouges et irritées (psoriasis pustuleux de vonZumbusch). Il s’accompagne toujours de fièvre et de frissons. Cette forme généralisée depsoriasis doit être traitée rapidement. Mais heureusement, elle est très rare.
Les maladies associées
Il arrive chez certains patients que le psoriasis soit associé à d’autres maladies qui partageraient le même terrain inflammatoire et peut-être une partie du terrain génétique. Ainsi aujourd’hui,certaines affections sont plus fréquemment observées chez les patients atteints de psoriasis qu’au sein de la population générale. C’est le cas des rhumatismes inflammatoires, mais aussi de certaines maladies du tube digestif comme la maladie de Crohn4. Le psoriasis est par ailleurs lié à un certain nombre de maladies qui peuvent entraîner un risque accru de mortalité par comparaison à la population générale. Ainsi, les patients psoriasiques ont un risque cardio-vasculaire plus élevé car ils présentent souventun syndrome métabolique associé (ou l’une ou plusieurs de ses composantes parmi lesquelles lediabète, l’hypertension artérielle, l’obésité abdominale et l’hyperlipidémie).Outre ce risque cardio-vasculaire accru, le psoriasis a également un retentissement sur le quotidiendes patients, tant au niveau psychologique que sur le plan social. On trouve en effet 10,3 % de dépressifs chez les patients atteints de psoriasis contre 2,6 % dans une population générale témoin.
Le psoriasis, un impact lourd au quotidien
Le psoriasis passe parfois pour une maladie qui ne se soigne pas, ou encore un mal incurable quand elle n’est pas dans l’esprit de l’entourage liée à un manque d’hygiène. C’est pour le patient un véritable handicap social et personnel. En fait, d’après une enquête internationale à laquelle ont participé 1665 patients français, 43% des patients avouent que le psoriasis impacte leur activité sociale. Il rend également plus complexe la vie de couple : 28% des patients interrogés avouent avoir refusé de sortir ou de poursuivre une relation avec quelqu’un ˆ cause de leur maladie et 25% confient que la maladie rend difficile leur vie sexuelle… La vie professionnelle n’est pas épargnée. L’enquête montre que la maladie influe sur le comportement au travail de 37% des patients interrogés, et 23% d’entre eux se montrent plus discrets. 19% des patients estiment que le psoriasis les a empêchés de réaliser la carrière professionnelle qu’ils souhaitaient et 14% disent avoir été victimes de discrimination sur leur lieu de travail.De nombreux patients ont le sentiment d’avoir tout essayé, en vain, ils sont alors progressivementsortis du parcours de soins : ils n’en parlent plus à leur médecin traitant et ne consultent plus dedermatologue. Ils sont résignés et se retrouvent isolés, persuadés qu’il n’existe aucun traitementefficace ou solutions.
Le psoriasis ne se guérit pas mais se soigneAujourd’hui, il existe des traitements efficaces avec des médicaments appropriés aux différentes formes de la maladie. Ils vont des crèmes et autres lotions, aux traitements oraux en passant par la photothérapie et les biothérapies sous forme injectable. Cependant, le patient doit être motivé et impliqué dans sa prise en charge. Celle-ci passe d’abord par l’acceptation de sa maladie, sa compréhension, et l’information sur les solutions qui sont aujourd’hui proposées pour mieux le vivre au quotidien. Ceci suppose donc de réintégrer un parcours de soins qui passe par le médecin traitant, le dermatologue, mais aussi le pharmacien, qui tient un rôle important pour conseiller les patients et les orienter vers le médecin compétent.
Point Conseil Psoriasis en pharmacie : UNE MOBILISATION NATIONALE POUR REDONNER ESPOIR AUX MALADES
Le rôle du pharmacien :
Ecouter, informer, conseiller et orienter les patients. La mise en place de la campagne Point Conseil Psoriasis en pharmacie intervient alors même que le rôle du pharmacien d’officine est renforcé et valorisé par la loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST). En effet, sa mission de conseil, de coordinateur entre les professionnels de santé, et son rôlle capital dans l’éducation thérapeutique du patient le mettent désormais au coeur du dispositif de santé. Les pharmaciens sont par ailleurs en contact direct avec le public, puisque ce sont plus de 4 millions de personnes qui entrent chaque jour dans les officines françaises. Reconnus pour leur disponibilité et leur accessibilité, ces experts de la santé, qui ont suivi une formation spécifique sur le psoriasis pour cette nouvelle campagne, sont encore plus à même d’écouter, de comprendre, de conseiller et d’orienter les patients atteints de psoriasis et sortis du parcours de soins, souvent résignés face à la maladie .Le pharmacien, en dialoguant avec le patient, va pouvoir l’orienter vers les structures pouvant l’aider, telle que l’APLCP (Association pour la lutte contre le psoriasis). Il va ouvrir le dialogue grâce à un questionnaire qu’il remplira avec la personne concernée et qui lui permettra d’évaluer le degré d’intensité de la maladie pour mieux adapter ses conseils.