Souvent assimilé à un vieillissement précoce, la perte de cheveux chez l’homme est très mal vécue. Elle est souvent accompagnée d’un sentiment de honte, c’est l’effet Samson (perte de la virilité) alors même que cela est dû à la présence de testostérone.
La plupart du temps la calvitie est due à un facteur génétique on parle alors de calvitie androgéno-dépendante car la personne possèdes génétiquement de nombreux récepteurs à la testostérone dans son cuir chevelu.
L’alopécie androgéno-dépendante est une alopécie souvent héréditaire, qui correspond a une accélération du cycle pilaire. Elle est due à une sensibilité excessive) à la testostérone (nombre de récepteurs augmentés) au niveau du cuir chevelu. Cette hormone mâle, naturellement présente aussi bien chez l’homme que la femme (mais à un degré moindre) pénètre dans les cellules des racines des cheveux et dans celles des glandes sébacées. Sous l’action d’une enzyme, la 5 alpha réductase, elle provoque une stimulation intense du bulbe pileux qui va progressivement s’atrophier par épuisement de son capital de renouvellement.
Elle va entrainer une perte de cheveux sur les zones fronto-temporales et sur le vertex (sommet du crâne). La couronne hippocratique ne chute pas car elle n’est ni sous influence hormonale, ni sous influence génétique (absence de récepteur à la testostérone). La perte de cheveu peut débuter très jeune avant 20 ans. Il existe des facteurs pouvant aggraver cette chute tel que le stress, qui peuvent aussi agir sur le phénomène de chute de cheveux.
D’autre sortes d’alopécies existent et peuvent avoir pour cause la chimiothérapie, l’inflammation par prolifération de germes normaux (dermite séborrhéique), la carence (zinc, fer….), les conséquences de troubles de l’organisme (hypothyroïdie), les chocs traumatiques…
Les différents stades de la calvitie ont été répertoriés par l’échelle d’Hamilton :
Cette échelle graduelle entre 1 et 8 permet de noter les stades et surveiller l’évolution de la chute des cheveux. Le grade 1correspond à une absence totale de calvitie tandis que le stade 8 correspond à une calvitie de stade maximal.
Le diagnostic de la chute :
En cas de chute excessive, comme tous les médecins, nous procédons à un examen attentif des racines d’une cinquantaine de cheveux afin de déterminer les causes de la chute. On peut également prescrire un phototrichogramme c’est à dire deux macrophotographies, prises à trois jours d’intervalle, d’une toute petite zone du cuir chevelu sur laquelle les cheveux ont été coupés très courts. Cela permet de déterminer le pourcentage des cheveux en phase de croissance ainsi que leur vitesse de pousse puis ensuite de vérifier l’efficacité des traitements entrepris. Nous avons choisi d’effectuer 10 tests de traction sur des zones bien précises du cuir chevelu, à 48 heures du dernier shampooing. Il faut alors compter les cheveux tombés avec le bulbe afin de déterminer si ou non le patient a de nombreux cheveux en phase de chute dite phase télogène.
Périodicité de la chute :
La chute peut être saisonnière et débuter entre octobre et novembre. Mi-saisonnière c’est-à-dire en mars-avril, ou plus importante elle sera alors nommée chute per-annuelle.
Le traitement :
Le traitement va commencer par corriger des carences ou troubles hormonaux sur la base d’un examen biologique complet puis rétablir un apport suffisant en vitamine B6, fer, silice, zinc…. En ayant une alimentation saine et équilibrée et si besoin en supplémentations par compléments alimentaires.
Le traitement médicamenteux le plus courant est le Minoxidil lotion en application bi quoitidienne locale. Le Minoxidil permet de ralentir le plus souvent la chute et de faire repousser des cheveux dans 15 à 20 % des cas. Nous avons mis au point une lotion avec 5 principes actifs dont le Minoxidil à appliquer une seule fois par jour. Il faut cependant être patient car trois mois de traitement sont nécessaires pour diminuer la chute et six mois pour voir les cheveux repousser.
Le Finastéride va diminuer la transformation de testostérone libre en dihydrotestostérone active et ainsi arrêtant la chute des cheveux dans 80% des cas et une repousse chez près de 50% des sujets. Les contre-indications absolues : la femme enceinte ou en âge de procréer car il y aurait féminisation d’un fœtus, l’homme jeune car les effets secondaires sexuels sont moins légers que ce que l’on pensait dans les années 90. Les effets secondaires ont été donné pendant plus de 10 ans comme faible : un pour cent de troubles sexuels chez l’homme et réversible à l’arrêt du traitement. Cependant une mauvaise étude en 2011 a montré que le taux de troubles sexuels était supérieurs à 1% et la réversibilité n’était pas si acquise. Donc depuis la prescription de Finastéride est à prendre avec précaution.
La Carboxythérapie consiste en une injection de gaz CO2 qui se transforme in situ en oxygène et donc va doper les bulbes des cheveux. En quelques séances on voit le diamètre du cheveu s’épaissir et l’arrêt de la chute intervient dans les deux mois qui suivent le début du traitement. Il faut compter en règle générale 4 à 5 séances en cas de crise. La carboxythérapie est plus efficace à notre sens que la mésothérapie ou le PRP (qui est contesté dans son utilisation en libéral par l’HAS).
La mésothérapie du cuir chevelu : Elle s’effectue sur les zones sensibles à la chute des cheveux c’est à dire le vertex et les tempes. Le but de cette technique de traitement est de stimuler mécaniquement la micro circulation par les multi-piqures et d’apporter in situ les éléments essentiels au traitement de l’alopécie ou des cheveux dévitalisés. Elle peut être associée à la carboxythérapie en cas de chute de cheveux importante.
Les prostaglandines, plus connu sous le dérivé du Bimatoprost permet de densifier les cheveux existants, de transformer le cheveu fin, vieilli de l’alopécie en cheveu dit terminal donc « jeune » et feraient repousser de nouveaux cheveux (étude à fournir encore).
NB : Les ophtalmologistes ont prescrit pendant des années un collyre pour traiter le glaucome à base de Bimatoprost et se sont aperçus que les cils poussaient et se densifiaient. Mais en l’état, on ne peut pas le prescrire pour faire pousser ou repousser les cils même si la pousse est avérée, car il peut parfois colorer les cils, l’iris et le tour de l’oeil façon eye liner.
Les L.E.D dans le rouge 660 nm et le bleu 470nm ont une action de densification du cheveu par augmentation du diamètre et stimulation des cheveux dits intermédiaires en cheveux dits terminaux, en outre ils accélèrent la pousse. Dans la séance de carboxythérapie on associe la pose d’un casque LEDs en fin de séance.
Enfin, en cas de repousse insuffisante et dans les formes d’alopécie évoluées, on recourt à des microgreffes capillaires. Il existe différentes techniques très efficaces. Il faut savoir que les cheveux greffés tombent dans un premier temps avant de repousser.
Perspectives à venir :
Le clônage des follicules pileux : d’ici quelques années, on va pouvoir clôner les follicules pileux et les réimplanter là où le crâne se dégarnit. Intéressant car au lieu de prélever de nombreux cheveux et donc de réduire la densité pilaire sur la zone prélevée et d’agresser le cuir chevelu, il suffira de prélever un ou deux cheveux puis de les multiplier par clônage avant de les réimplanter.