Les hommes doivent-ils prendre un supplément de DHEA ? Si oui, quand, comment et pourquoi faire ? Les réponses à toutes vos questions.

« Découverte » ou plutôt redécouverte dans les années 90 par le PR Beaulieu comme l’hormone de jouvence, la DHEA  ou déhydroépiandrostérone est l’hormone la plus abondante dans le corps. Elle est produite par les glandes surrénales et le cerveau à partir du cholestérol. Ses sécrétions atteignent leur pic maximal vers 25 ans pour décroître petit à petit de façon inexorable.

Un supplément de DHEA pour quoi faire ?

Prise dans de bonnes conditions et à bon escient, elle diminue la fragilité osseuse, améliore l’état de la peau et l’aspect du visage car elle favorise  la synthèse des fibres d’élastine, de collagène et autres molécules matricielles capable de maintenir la teneur en eau et réparer la charpente de la peau.

Elle a également des effets bénéfiques sur  le tonus et la libido.

Elle stimule nos défenses immunitaires, améliore la fatigue chronique, semble efficace contre l’herpès, les fatigues chroniques, les maladies dégénératives et le sida.

Elle se concentrerait dans le cerveau (qui en contient 10 fois plus que les autres organes) et jouerait un rôle protecteur et anti-inflammatoire vis à vis du tissu cérébral.

Elle aurait également un effet anti-dépresseur,  protègerait des maladies neuro-dégénératives  comme Alzheimer et Parkinson, améliorerait la cognition et l’apprentissage.

La DHEA contre carre l’effet de l’augmentation du cortisol (hormone naturelle de stress) avec l’âge ce qui se traduit entre autres par une meilleur résistance au stress. En effet avec les années, la synthèse de la DHEA baisse tandis que celle du cortisol augmente : le ratio est modifié par un facteur 10 entre 20 ans et 50 ans. Les sujets prennent plus les agressions psychiques de plein fouet ce que l’on nomme la moindre résistance au stress. Lors de la supplémentation par la DHEA, le cortisol sanguin diminue.

Une étude montre qu’une dose de 50 mg/jour pendant 6 mois diminue la graisse sous-cutanée abdominale et la graisse au niveau des viscères et qu’en prime elle relance les sécrétions d’insuline, l’hormone qui évite que le stockage du sucre sous forme de graisse.

Les règles d’une supplémentation réussie

Pendant une dizaine d’années, elle a suscité un véritable engouement et ses adeptes ont été nombreux à se la procurer via les Etats-Unis quand sa vente était interdite en France. Beaucoup ont vite déchanté. En effet, il est hors de question de ne se supplémenter sans un bilan biologique sérieux en préalable pour déterminer les  besoins de chacun, et ses manques dans les autres hormones et surtout quel est son devenir dans le corps.

Il faut savoir que dans l’organisme, elle agit comme une pro-hormone, c’est à dire qu’elle  sert à la fabrication de la testostérone, des oestrogènes ou encore du cortisol. Il est donc impératif de doser toutes ces hormones avant la supplémentation puis 3 mois après puis tous les 6 mois pour voir comment elle se comporte.

Chez les hommes chez qui  elle se transforme en oestrogènes plutôt qu’en testostérone (via un capital enzymatique spécifique), mieux vaut éviter la supplémentation ou l’associer à des anti-aromatases. De toute façon, ne vous supplémentez pas sans une consultation médicale et bilan préalable. S’il le juge nécessaire, votre médecin vous remettra une ordonnance avec les doses qui vous conviennent. Vous pourrez la faire préparer dans n’importe quelle pharmacie de l’hexagone.

 

Les contre-indications

Contrairement aux idées reçues, la prise de DHEA ne favorise pas le risque de cancer de la prostate. De nombreuses études montrent qu’il n’y a pas de corrélation entre le taux de DHEA et le cancer de la prostate. En revanche, on sait que taux bas de DHEA sont associés à un PSA élevé (une substance, marqueur de l’activité de la prostate). Mais supplémenter en DHEA permet  de faire baisser le cortisol, alors que des taux élevés de cette hormone du stress sont retrouvés chez les hommes atteints d’un cancer de la prostate. D’ailleurs, le Pr Etienne Emile-Baulieu a toujours pensé, et dit, que la DHEA pourrait réduire le risque de cancer de la prostate. Par contre, il ne faut pas prendre de DHEA en cas de cancer déclaré ou d’antécédent de cancer de la prostate.

Et d’une façon générale, il n’est pas conseillé d’en prendre avant 40/45 ans, tant que ses sécrétions ne sont pas en chute libre avérés.