Connue dès les années 90 pour juguler les effets du jet lag, cette hormone est aujourd’hui utilisée pour traiter certains troubles du sommeil.

Zoom sur la mélatonine

La mélatonine est une hormone secrétée dans notre cerveau par la glande pinéale. L’obscurité stimule sa production tandis que la lumière la détruit et gêne sa fabrication. Ces caractéristiques  lui permettent de réguler notre horloge interne au rythme du jour et de la nuit et en fonction des saisons. Très abondante pendant l’enfance, elle décroît progressivement avec l’âge pour chuter rapidement à partir de la quarantaine, mais les sécrétions varient selon les individus.

 

Des effets bénéfiques sur les troubles du sommeil des plus de 45 ans

Plusieurs études, dont une menée en France par le Dr Patrick Lemoine, psychiatre à la Clinique Lyon-Lumière à Mézieu et spécialiste du sommeil, viennent de montrer ses vertus anti-insomnie chez les patients de plus de 40/45 ans dont le sommeil se dégrade. Pourtant, cette hormone n’induit pas vraiment le sommeil et ce n’est pas un somnifère. Elle se contente d’ouvrir ce que l’on appelle « une porte de sommeil »

 

Des vertus anti-oxydantes

Il semble que la mélatonine aide à lutter contre l’Alzheimer, le Parkinson, le diabète et le sida.

Très relaxante, elle s’impose aussi comme un anti-oxydant très puissant en particulier pour le cœur.

De nombreux médecins la propose en cure en post chimiothérapie pour détoxifier l’organisme après le traitement.

Elle stimule l’hypophyse, l’hypothalamus, le thymus et augmente les sécrétions d’hormone de croissance, l’hormone de la réparation cellulaire.

Elle dynamise l’activité lymphatique et l’immunité en augmentant la production des anti-corps. Elle aurait également une action d’anti-dépresseur.

A ce titre, elle intéresse beaucoup les psychiatres. D’ailleurs, le premier médicament anti-dépression « mélatonine like »  est sorti en 2011. On sait depuis les années 90 qu’elle permet de lutter contre la dépression saisonnière qui touche 3 à 6 % de la population en période hivernale.

Cette hormone du sommeil retarderait les signes de vieillissement.

Elle augmente l’espérance de vie chez la souris en améliorant également sa santé. Elle serait également précieuse pour combattre l’obésité et les maladies cardio vasculaires.

 

Comment se supplémenter ?

La supplémentation se fait en France sur prescription médicale. Votre médecin choisira soit une mélatonine à libération immédiate qui agit sur l’endormissement et le premier sommeil, de 22h à 2 heures du matin, soit une mélatonine à libération prolongée pour traiter le réveil nocturne.

La mélatonine à libération immédiate  fait l’objet d’une préparation en pharmacie selon un dosage variant de 1 à 10 mg maximum selon les besoins du patient.

Pour savoir quel est le dosage adéquat, il faut tâtonner, en demandant au patient d’augmenter les doses d’1 mg tous les 15 jours jusqu’à obtention d’un vrai résultat sur l’endormissement.ou suivre par des dosages urinaires successifs du métabolite de la mélatonine : la Sulfate de mélatonine  Il est déconseillé de prescrire d’emblée des doses importantes, susceptibles dans ces conditions de provoquer cauchemars voire insomnie.

La mélatonine à libération prolongée permet à la mélatonine de diffuser dans le sang pendant toute la nuit, imitant ainsi les sécrétions naturelles. Présentée en comprimés sécables, elle  est commercialisée par un laboratoire pour un dosage de 2mg. Elle procure un endormissement moins rapide que la mélatonine à libération immédiate, mais la qualité du sommeil qu’elle induit serait de meilleure qualité et plus durable dans la nuit.

Les effets secondaires de la mélatonine, très rares, se limitent à des migraines chez les personnes sensibles. Mais attention,  la supplémentation n’est efficace que lorsque la mélatonine naturelle n’est pas sécrétée de façon suffisante, ce qui est rare avant 40 ans.

 

Précautions d’emploi et contre-indications

Elle peut provoquer une somnolence, donc il faut la prendre au coucher. A fortes doses, elle est contre-indiqué chez certains dépressifs et chez les personnes atteintes de leucémie, lymphomes et/ou maladie de Hodgkin.