La testostérone qui est l’hormone mâle par excellence, a des implications sur le physique et le mental des hommes qui peuvent avoir besoin de se supplémenter pour retrouver l’équilibre.

La testostérone, hormone masculine de référence, est un puissant stimulant de la libido chez l’homme et la femme. Les hommes lui doivent leur pilosité et la nature plus grasse de leur peau. Parce qu’elle favorise le métabolisme des protéines, elle optimise chez l’homme la solidité du squelette, agit sur le développement de la masse musculaire, accroît l’épaisseur et la solidité de la peau, sans oublier votre masse musculaire plus développée que celles des femmes, sans oublier la croissance et le développement des organes génitaux. Cette hormone exerce aussi une influence le mental, nécessaire dans la vie professionnelle car elle optimise les capacités de décision et rend les hommes plus agressifs et aptes à trancher dans le vif.   Dans la mesure où elle influence positivement le sommeil, elle est utile à tous les décideurs comme à tous ceux qui sont obligés de se lever tôt, de se coucher tard et de faire preuve d’une grande capacité d’action et de décision pendant la journée.

 

Une supplémentation, quand et pourquoi ?

Aux abords de la cinquantaine, l’homme sécrète généralement de moins en moins de cette hormone virile. C’est ce qu’on appelle l’andropause, un phénomène naturel qui s’apparente à la ménopause chez la femme, à la différence que si votre taux de testostérone baisse, il n’accuse pas un arrêt brutal comme celui des oestrogènes qui ne sont plus fabriqués par les ovaires chez la femme ménopausée. Mieux encore, la diminution de cette hormone n’est pas une conséquence inévitable du vieillissement. Les besoins s’estiment au cas par cas.

Si vous vous sentez constamment fatigué, que vous êtes irritable, dépressif, que vous souffrez d’une baisse de la libido et de difficultés érectiles,  si de surcroît votre système pileux perd en densité et vos muscles en efficacité, consultez un urologue ou à défaut, un médecin anti-âge.
Sachez également que tous les hommes ne sont pas égaux face à la testostérone . Certains d’entre eux en ont un taux élevé, d’autres au contraire particulièrement bas, même lorsqu’ils sont jeunes. Là encore, chacun le vit à sa manière. Certains hommes faiblement dosés en testostérone n’en subissent aucune conséquence particulière. D’autres au contraire manquent de tonus et de joie de vivre et ne savent pas s’imposer. Dans ce cas, le mieux est de consulter un urologue qui leur prescrira un bilan hormonal complet suivi, s’il le juge nécessaire d’une supplémentation. En moyenne la diminution de sécretion est de l’ordre de 1 à 2% par an à partir de l’âge de 40 ans. Cependant certains hommes auront toujours une testostérone haute et d’autres auront très rapidement un niveau très bas. Comme les normes sont très larges, on estime que 80% des hommes se situent encore à un niveau normal à l’âge de 60 ans.

 

Un test pour savoir si vous avez suffisamment de testostérone.

Test ADAM (androgène, déficienty, aging mâle)

1.Avez-vous constaté une diminution de votre libido (désir sexuel) ?

2. Sentez-vous un manque d’énergie ?

3.Avez-vous constaté une diminution de force musculaire et/ou d’endurance à l’effort ?

4.. Avez-vous remarqué une diminution de votre taille ?

5.. Avez-vous noté une diminution de votre joie de vivre ?

6.. Vous sentez-vous triste ou grincheux ?

7.Vos érections sont-elles moins fortes ?

8.Avez-vous remarqué une diminution de vos capacités sportives ?

9.Tombez-vous endormi après les repas ?

10.Avez-vous remarqué une diminution récente de votre capacité de travail ?

Si vous répondez plus de 3 fois oui à ce test, prenez rendez-vous chez votre urologue

 

Les règles d’une supplémentation réussie

On a longtemps suspecté la supplémentation en testostérone de favoriser le développement du cancer de la prostate. En fait, les choses ne sont pas aussi simples et dans bien des cas, cette hormone aurait plutôt des effets protecteurs. Pour résumer, disons que la testostérone en elle-même n’est en aucune façon corrélée à cette maladie, en revanche, son manque qu’il soit chronique ou non est un facteur favorisant. De la même façon, l’obésité ou le surpoids, fréquent chez l’homme dont les taux d’androgènes sont bas, peuvent induire ce cancer. Donc la supplémentation semble vraiment intéressante. En revanche, elle ne doit pas se faire à l’aveugle car si elle n’induit pas de cancer de la prostate, elle risque de le développer s’il existe déjà. Ces informations restent cependant à confirmer par de nouvelles études. Voilà pourquoi, avant de prescrire une quelconque supplémentation, et pour se prémunir contre une évolution d’un cancer de la prostate préexistant, le praticien doit impérativement faire réaliser chez son patient  un dosage enzymatique de la prostate (PSA), ainsi qu’une numération de formule sanguine avant la mise en place d’un traitement car la testostérone peut induire chez certains une polyglobulie c’est-à-dire une augmentation des globules rouges . Il renouvellera ces examens tous les 3 mois au début et ensuite tous les 6 mois.

Sachez aussi que plus l’homme est gras, plus le risque que la testostérone s’aromatise ( se transforme) en oestrogènes est important. Dans ces conditions, la complémentation n’a d’intérêt qu’associée à la prise d’anti-aromatase, car augmenter le taux d’oestrogènes chez l’homme  n’est absolument pas souhaitable.

Il est recommandé actuellement de ne supplémenter que les hommes ayant d’une part un taux bas de testostérone sanguine et des signes d’insuffisance clinique (test ADAM) .

Le traitement se présente essentiellement sous forme de gel, plus intéressant que la voie buccale ou injectable car il respecte le foie. Le produit s’applique sur des zones de bonne pénétration comme le front, l’épaule ou le bras. On peut également en mettre sur le scrotum où le gel est plus vite et mieux absorbé. Seul bémol, du fait de la présence d’alcool il brûle un peu dans cette zone sensible, il est donc essentiel de bien le doser.

 

Les avantages d’une supplémentation

Selon une étude européenne de grande envergure menée chez des personnes de plus de 60 ans, la complémentation en testostérone, augmente la densité osseuse au niveau des hanches, accroît d’1 à 2 kg la masse musculaire, diminue la masse grasse et l’obésité viscérale, celle qui favorise la survenue de problèmes cardio-vasculaires et métaboliques. Ces résultats sont confirmés par U. WE qui estime en 2007 que le traitement substitutif améliore l’humeur et la cognition, réduit le taux de cholestérol sanguin et fait perdre 2% de la masse grasse tout en augmentant la densité osseuse et la masse musculaire.

Il apparaît que plus le dosage est important, plus il a d’effet sur la masse grasse qui diminue davantage et sur le muscle qui augmente en conséquence. En revanche, ce n’est pas le cas pour la libido où les travaux montrent l’existence d’un effet seuil avec des dosages modestes mais suffisant pour relancer la sexualité. Mais attention. De la même façon qu’il faut veiller à ne pas avoir de cancer en gestation avant de se supplémenter, sachez que si vous êtes trop rond, la testostérone que vous prendrez risque de se transformer en hormones féminines.  Sachez aussi qu’il est hors de question de se supplémenter sans  un déficit biologique avéré.

 

Les contre-indications et les risques

Les effets indésirables d’une supplémentation bien conduite sans surdosage sont rares, voire inexistants en dehors d’augmentation de la vascularisation, donc un visage plus rouge, d’une reprise de l’acné et de la séborrhée.  En revanche, les contre-indications sont les apnées du sommeil, les antécédents de cancer de la prostate ou de cancer du sein (rare mais possible chez l’homme) l’hyperplasie (augmentation du volume de la prostate) obstructive de la prostate, mais pas l’hyperplasie bénigne pour laquelle un complément de testostérone serait au contraire conseillé.