L’EVOLUTION DE L’HOMME FACE A SON APPARENCE

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Les hommes s’intéressent de plus en plus à leur apparence. Le phénomène a pris naissance à la fin des années 80. Depuis, il ne cesse de s’amplifier, au point que les jeunes générations masculines n’ont rien à envier à leur alter égo féminin eu égard au temps passé à s’examiner dans le miroir et se préparer dans la salle de bains.

Lorsque je me suis installée comme médecin esthétique il y a vingt-cinq ans, les hommes ne représentaient qu’à peu près 5 % de ma patientèle. À l’heure actuelle, ils sont environ 20 %.

Dans les années 90, les hommes qui venaient consulter pour des soins esthétiques se divisaient en deux groupes :

– Les homos dont la demande était similaire à celle des femmes : rides, relâchement cutané…

– Les hétéros dont la demande était stéréotypée : taches de pigmentation, couperose, cicatrices d’acné…

Depuis le début des années 2000 on a vu apparaitre une demande très exponentielle de la part des hommes. Homos et hétéros demandent un visage sain, sans marque ni signe de fatigue et leur but est majoritairement socio professionnel. Ils veulent avoir l’air présentable (surtout pas que l’on puisse les imaginer en fêtard donc pas de cernes ni couperose) mais aussi et surtout un style dynamique, combatif.

Récemment, les hommes jeunes ont une bien plus forte demande de soins esthétiques ; leur look est leur capital et ils ont été éduqués toute leur enfance avec des slogans de prévention santé et aussi ont été exposés à des images glamours de people auxquels ils s’identifient

Le terme de Metrosexuel a été inventé par Mark Simpson en 1994 pour le journal « the Independent » et décrit ces hommes qui s’occupe de leur apparence autant voire plus que les femmes.

 

COMMENT PRENDRE EN CHARGE LA DEMANDE MASCULINE?

Oui, les hommes commencent à se préoccuper de leur apparence. Ce n’est pas pour autant que nous, médecins esthétiques, pouvons tout bonnement transposer les gestes que nous faisons sur les femmes à notre patientèle masculine. Leur peau n’est pas tout à fait la même et leurs attentes sont différentes. Mes confrères et moi, nous nous sommes intéressés de près à la prise en charge des hommes. Pour ce faire, nous avons multiplié les groupes de travail et les communications dans les congrès, afin d’offrir à ces messieurs les traitements les mieux adaptés à leur demande.

 

LES DIFFERENCES PHYSIOLOGIQUES HOMME/FEMME

Nous allons voir leur spécificité :

La peau

– L’épiderme est plus épais que celui de la femme ce qui induit moins de rides mais aussi plus de ptose c’est-à-dire des traits  qui tombent.

– Le derme est également plus épais grâce l’action de la testostérone qui densifie les fibres de collagène

– Le Ph est plus acide ce qui favorise la colonisation par des bactéries ; les hommes ont plus de flore aérobique ce qui induit une plus grande sensibilité à l’acné et à la pseudo folliculite de la barbe.

– Les glandes sébacées et sudoripares sont plus larges et ont plus de sécrétion, l’odeur de la sueur est plus forte aussi.

– La vascularisation est plus intense avec une pression sanguine plus forte d’où une grand sensibilité à la couperose.

 

Les hormones

Le taux de Testostérone chute de près de 1 à 2 % avec l’âge à partir de la quarantaine. Cependant comme les normes biologiques sont très larges (forte amplitude) malgré cette chute près de 80% des hommes ont encore un taux qui reste dans les normes même s’il n’est pas au top.  La DHEA va également diminuer fortement avec l’âge.

Le diagnostique d’andropause se fait donc plus sur la clinique que sur une valeur biologique. Le test d’ADAM (recherche de déficience en androgène chez l’homme) sert au diagnostique.

1. Avez-vous constaté une diminution de votre libido (désir sexuel) ?

2. Sentez-vous un manque d’énergie ?

3. Avez-vous constaté une diminution de force musculaire et/ou d’endurance à l’effort ?

4. Avez-vous remarqué une diminution de votre taille ?

5. Avez-vous noté une diminution de votre joie de vivre ?

6. Vous sentez-vous triste ou grincheux ?

7. Vos érections sont-elles moins fortes ?

8. Avez-vous remarqué une diminution de vos capacités sportives ?

9. Vous sentez-vous somnolent après les repas ?

10. Avez-vous remarqué une diminution récente de votre capacité de travail ?

 

La Supplémentation hormonale

On ne peut pas supplémenter en androgène un homme à l’aveugle car si on désire traiter l’andropause, il faut connaitre aussi bien les taux de départ de chaqueandrogène mais aussi d’œstrogène et de cortisol. En effet la DHEA par exemple pourra selon la capital enzymatique de chacun se métaboliser préférentiellement en androgène ou en œstrogène ou encore en cortisol.

Il faut donc suivre biologiquement l’effet de chaque supplémentation.

On doit également garder en mémoire que la graisse notamment abdominale aromatise la testostérone en œstrogène c’est-à-dire que chez l’homme rond il y a un risque que  l’hormone mâle se transforme en hormone femelle dans la graisse et donc qu’il y ait  diminution de la testostérone plasmatique et augmentation de l’œstrogène plasmatique. Les oestrogènes étant néfastes en tout cas pour la prostate, la supplémentation est alors contre indiquée.

Le traitement substitutif par testostérone pourra aider à combattre la surcharge pondérale, augmenter la masse musculaire, augmenter la densité osseuse, améliorer la cognition et la sexualité.

Maintenant il est bien établit que la supplémentation en testostérone n’induit pas de cancer de la prostate mais est tout de même contre indiqué en cas de diagnostique établit de cancer.

On a démontré que ce sont des taux bas de testostérone durant de nombreuses années qui était le plus à risque pour ce cancer.

La DHEA est une pro hormone, elle a, outre les fonctions d’androgènes, une action de résistance au stress.

Avec l’âge et le déclin des taux de DHEA, les sujets réagissent moins bien au stress. On a même pu évaluer que le rapport DHEA sur Cortisol (hormone de stress) était multiplié par 10 entre 20 et 60 ans.

 

LES TRAITEMENTS  ESTHETIQUES CHEZ L’ HOMME

En 2010 aux USA les données récoltées ont étaient les suivantes  (nombre d’actes et augmentation par rapport à 2009)

– Traitement de la qualité de la peau et des cicatrices/ laser 485 451 +4%

– Toxine botulique  336 834   +9%

 – Epilation laser 164 536  +4%

– Injections de comblement des rides  78 472 +10%

– Chirurgie des paupières 31 476 + 15%

– Liposuccion  23 899 +7%

– Traitement de gynecomastie 18 280  + 8%

– Oreilles décollées 11 814  +11%

– Lifting du visage 10 903 + 14%

 

Les hommes désirent des traitements dit « one shot » donc non répétitifs (toxine botulique) , avec le minimum d’effet secondaire (comblement des rides) et qui ne « transforment pas » trop leur apparence. Cependant ils désirent surtout corriger les signes de fatigues et donc les volumateurs avec le rehaussement de la ptose des joues et l’effacement de la vallée des larmes en très en vogue.

L’épilation laser est une grande demande chez l’homme jeune particulièrement pour redessiner la barbe (ne monte pas trop sur les pommettes) les épaules et le dos.

La tendance se porte aussi sur la bonne qualité de la peau : atténuer les cicatrices d’acné mais aussi traiter les pores dilatés avoir un teint frais. Les radiofréquences et les LED ont beaucoup de succès auprès de ces messieurs.